Une veste Magnésium demi-saison
Après le manteau rouge vif version hiver cousu en janvier dernier, j’ai remis le couvert en ce début d’automne, pour cette fois-ci une version courte (mais pas la version courte du modèle) dans un softcoat beige du Magnésium d’Ivanne S, nettement moins flamboyante que la première version.
La réalisation
Le(s) tissu(s)
Cette version 2 est née d’un achat impulsif d’un coupon de tissu. Très rare chez moi ! J’ai profité des promotions de mai de feu Atelier Neko Mercerie, pendant lesquelles j’avais acheté le coupon de sergé déperlant dont je voulais faire une parka et que je cherchais depuis longtemps. Ce coupon de softcoat beige était la fin du rouleau et à 50 % ! Tout de suite j’y ai vu une veste demi-saison qui pourrait remplacée ma vieille veste caban H&M noire et âgée d’au moins 10 ans (on peut dire que pour le prix, 39 €, elle a drôlement bien tenue !).
Le modèle
Je n’étais pas sure au départ d’en faire une version de Magnésium, mais je n’avais pas envie d’alourdir plus que de raison le cout de revient de cette veste, afin de garder le bénéfice de la grosse réduction du coupon de softcoat. Or, la seule popeline qui m’a inspirée pour en faire la doublure était un peu plus onéreuse que ce « lainage » puisqu’elle était au rayon « patchwork » (décidément, je suis toute de même une fidèle de ces tissus…). J’ai donc fait le choix d’un patron que je possédais déjà. Magnésium s’est alors imposé.
Mais je voulais vraiment une veste plutôt courte. Mais pas courte comme un perfecto ou un bomber. Quelque chose à mi-fesse environ, comme l’est ma veste caban. Or Magnésium est soit mi-cuisse soit à la taille. Il a fallu que je tranche entre partir de la veste courte et allonger ou au contraire partir de la veste medium et raccourcir. Je ne sais pas si cela revient au même au niveau de la coupe. J’ai fait le choix de la veste courte, allongée de 6 cm. J’ai déterminé ce 6 cm en comparant avec ma fameuse veste caban. Anyssa la trouve un poil trop courte (elle aime avoir les fesses au chaud ^^), mais ça me plait bien comme ça.
Version et options
Pour tenir compte des leçons du Magnésium rouge vif version hiver, j’ai taillé en 42 poitrine en gradant au 40 hanches. En effet, mon manteau d’hiver est un poil trop looze sur les hanches (mais ce n’est pas dérangeant du tout en manteau d’hiver).
Je ne sais pas trop comment je me suis débrouillée, mais entre les marges de couture à ajouter car non incluses et l’allongement de la version courte tout en gradant du 42 au 40, je me retrouve avec une erreur de 0,7 cm sur les parementures (il manque 0,70 cm). Bizarre ce 0,7… cela ne correspond pas à grand chose. Bon, je m’en suis débrouillée un peu comme s’il y avait de l’embu. J’espère que ça ne va pas trop tirer sur les pièces et occasionner une déformation dans le temps.
Côté options, j’ai fait de nouveau le choix des poches passepoilées. J’aurais bien aimé des poches paysannes, mais je n’en ai pas trouvé de gabarit dans mon encyclopédie de couture, donc je n’ai pas osé. La veste est en double croisure (prévue pour deux boutonnières côte à côte, avec un grand recouvrement des pans), afin de retrouver le style veste caban marin. Et côté col, j’ai fait le choix déconseillé par la créatrice du col tailleur. Celui-ci n’est en effet possible que pour la croisure simple. Mais après quelques recherches sur internet, j’ai tout de même croisé quelques versions grande croisure et col tailleur. Il suffit juste d’accepter la dissymétrie au niveau du col. Or ça me plaisait bien sur les photos que je voyais. C’est donc un choix assumé de ma part.
Pour les finitions, j’ai fait beaucoup plus simple que pour le manteau rouge : entoilage thermocollant plutôt que toile tailleur et fixe-ourlet rapide plutôt que glaçage à la main ! Il n’y a pas de surpique, sauf pour le col pour le maintenir. Le col tailleur sur une grande croisure impose un boutonnage uniquement à la taille (visuellement, une boutonnière en haut, ça ne le fait pas), ce qui en fait vraiment une version demi-saison. Les boutons sont en bois brut, polis et gravés. Tout le contraire des boutons dorés, tout aussi flamboyants que la couleur rouge vif du premier manteau. Je les ai tout de même montés avec un petit bouton double. Et je n’ai fait que deux boutonnières, les deux autres boutons sont décoratifs.
Bref, c’est une version bien plus sobre et passepartout, plus « quotidienne » que le premier manteau. Même la doublure, tout en étant imprimée, en jette moins…
Quelques infos pratiques
- Fournitures et investissement financier : 56,09 €
- un coupon de softcoat (80% polyester, 18 % viscose 2% élasthanne), 2,50 m à 7,50 € / m : 18,75 €
- un coupon de popeline (collection Baroque, de Le Quilt, en 120 cm de laize), 1,80 m à 12,90 € / m : 23,22 €
- un coupon de doublure bistre, 75 cm à 7,50 € / m : 5,63 €
- une bobine de fil (coloris 724 Gütermann), 250 m : 4,49 €
- 8 boutons de bois brut, à 0,50 l’un : 4 €
Oui, j’ai encore oublié que les manches de la doublure ne sont pas à couper dans la popeline mais dans le tissu doublure… Donc oui, j’ai encore acheté trop de popeline… Je n’ai eu besoin que d’ 1m10 ! J’aurais pu aussi prendre un peu moins pour les manches. 60 cm aurait suffit.
- Cout réel estimé : environ 41 €
- seulement 1,70 m de softcoat : 12,75 €
- seulement 1,10 m de popeline (avec en plus un grand rectangle en plus) : 14,19 €
- le coupon de doublure : 5 €
- la moitié de la bobine de fil : 2,25 €
- du fil de surjet : 1 €
- du fixe-ourlet de mon stock : 1,60 €
- seulement 4 gros boutons de bois : 2 €
- 4 petits boutons de bois brut de mon stock (Rascol, 6 pour 2,40 €) : 1,60 €
- la réimpression du patron (erreur de ma part… en fait je n’avais pas coupé dans la première impression, j’avais tout décalqué ; mais là pour le coup, j’ai coupé dans cette deuxième impression ^^) – 50 feuilles : 0,65 €
Pas trop onéreux cette fois-ci non ! Ouf.
- Temps de confection : je dirais environ 20 heures
Dont environ la moitié pour relever le patron, ajouter les marges de couture, allonger la version et faire la gradation… Grrr.
Alors, verdict ?
Je suis ravie de ma veste ! C’est dit 🙂 .
Simple, pratique, sobre pour aller sur n’importe quelle paire de jeans au quotidien. Exactement ce que j’avais en tête. C’est une veste plaisir, qui remplit parfaitement son rôle.
Même si vu le temps de cet automne, je ne l’ai quasi pas portée…
Le patron continue de m’agacer un poil tout de même. Comme la première fois : des lignes épaisses qui se confondent souvent et sans calque de taille. D’ailleurs, je n’ai pas refait le relevé des manches. J’avais bien trop galéré avec la tête de manche la dernière fois. Et bien sûr, pas de marge de couture incluse. Mine de rien, ça ajoute une masse de travail laborieux. Décidément, je trouve ça très dommage de la part d’une marque si qualitative dans ses modèles et ses livrets explicatifs. Je sais, c’est un point de détail, parce que le modèle lui est vraiment superbe.
4 commentaires
Martine Ronot
Impeccable pour la demi-saison
Personnellement je déteste les marges incluses, j aime mettre ce que je veux …tous les goûts sont dans la nature
Enge
:-).
Je comprends tout à fait l’intérêt d’être sans marge incluse. Je crois en effet que c’est un choix tout à fait personnel.
Non, ce qui me chiffonne plus finalement, c’est que désormais il est simple pour les créatrices de proposer des patrons avec calque : donc pourquoi pas sans marge incluse mais alors calque de taille, ce qui permet d’ajouter facilement les-dits couturages ? Là, à certains endroits du patron, c’est tout simplement illisible. J’en parlais dans ma version manteau d’hiver, par exemple au niveau de la parementure, les traits sont tous en noir et se rejoignent dans un trait de plusieurs millimètres d’épaisseur. Ou bien la tête de manche que j’ai recommencé 5 fois sans jamais obtenir le même tracé…
Certaines créatrices, y compris amateurs et proposant leur patron gratuitement, proposent même des calques taille ET des calques marges incluses / non incluses dans leurs créations (je pense à la très talentueuse Vicomte de BoisJoly, avec son magnifique chemisier Fit But You Know It ou toutes les autres créations de son blog).
Cela n’enlève rien à la grande qualité du modèle :-).
SophieD
Très belle veste de mi-saison !
Je ne sais pourquoi, j’ai beau avoir plusieurs patrons d’Ivanne Soufflet, je n’en ai cousu aucun ! Peut être le sentiment, à tort, d’une complexité du patron !
Pour cette mi-saison, voire hiver, je me remplace également mon imper fait main qui a déjà au moins 6 ans par un parka doublé de Pauline Alice, la version d’Artesane .
Enge
Je n’ai cousu que peu de modèles d’Ivanne S : 3 modèles différents, dont 2 échecs. Ce n’est pas un problème de qualité, mais de modèle qui ne me conviennent pas.
En revanche, oui, je crois que c’est une fausse idée que ses patrons sont complexes. Ce manteau Magnésium par exemple n’est pas du tout plus complexe qu’un autre manteau. C’est juste que son livret d’explication est très fourni.
La parka de Pauline Alice, en partenariat avec Artesane, sera bien plus complexe ! mais très joli modèle ! Je n’ai pas acheté, ma parka Anselme n’a que quelques semaines :-).